Après l'annonce d'un cycle de réflexion sur l'uberisation de la médiation au cours d'une introduction publiée le 26 février 2018 sur ce blog, ici, place à un nouvel article sur la question (1/8) :
La digitalisation globale de l’économie laisse entrevoir une perspective d’uberisation de la médiation
Dans un contexte de digitalisation de l’économie toute entière, la médiation n’échappe pas à la
tendance croissante du recours au numérique (§1) et semble même être en mesure par ce biais, de se
développer davantage en raison du recours à des filtres géographiques identiques à ceux qu’emploient les
business model axés autour de la géolocalisation (§2).
§1 - A l’ère du tout numérique : vers la digitalisation de la médiation ?
L’heure est au tout numérique ! Les modes alternatifs de règlement des conflits ont désormais leur
pendant sur internet : les modes alternatifs de règlement des conflits en ligne. L’arrivée de ces modes de
résolution des différends en ligne résulte notamment de l’expansion du commerce électronique sur internet.
La médiation ne semble pas avoir échappé à ce phénomène de migration vers internet.
Le recours à la médiation en ligne ne s’est pas cantonné au domaine du commerce électronique. La médiation
en ligne semble en réalité pouvoir être employée à l’occasion de litiges plus variés.
Cette évolution s’accompagne notamment de la mise en œuvre de plateformes logicielles en ligne dédiées,
lesquelles possèdent des algorithmes destinés à accélérer le processus de règlement des litiges.
Ces algorithmes vont jusqu’à permettre un fonctionnement automatique de ces plateformes logicielles et
donnent lieu à un traitement automatisé des requêtes. Cette transition numérique traduit un phénomène
plus large et global de digitalisation et de désintermédiation des activités traditionnelles, qu’emprunte
également la médiation en ligne.
La présence de ces plateformes logicielles sur internet favorise l’accessibilité rapide et permanente à la
médiation par le plus grand nombre et permet d’ajuster le prix des prestations et services proposés afin de
les rendre plus compétitif.
Internet a également favorisé l’innovation au sein de nombreuses activités économiques. De plus, internet
encourage l’arrivée de nouveaux entrants dans un secteur d’activité car il réduit la nécessité de détenir des
actifs physiques tangibles pour ceux-ci. En outre, les innovations qui se développent sur internet parviennent
dans un premier à échapper tant au contrôle des États, qu’à celui des entreprises qu’elles ont tendance à
concurrencer, ce qui favorise l’innovation, voir la prise de risques de leur part.
Par conséquent, tout semble privilégier l’expansion de la digitalisation de la médiation.
Dans cette optique, internet constitue également un intermédiaire neutre tout désigné pour procéder à la
recherche d’un médiateur en ligne et lui régler ses honoraires. Un tel règlement pourrait en effet être
accompli au moyen d’un prélèvement bancaire automatique effectué depuis un terminal connecté, à savoir,
un ordinateur, un smartphone ou pourquoi pas une montre connectée.
§ 2 - L’avènement des business model axés sur la géolocalisation
Si une société était tentée d’uberiser le domaine de la médiation, elle disposerait d’une plateforme
logicielle internet ainsi que d’une application disponible pour les téléphones portables, grâce auxquelles elle
pourrait mettre en relation des médiés avec des médiateurs, professionnels mais également amateurs. Dans
cette perspective, elle pourrait s’inspirer du business model de la société Uber.
Le business model de la société Uber repose sur l’offre de services de proximité. A ce titre, l’existence d’un
filtre géographique est au cœur de sa stratégie commerciale. Ce filtre permet en effet une communication
ciblée.
Il optimise la sélection des informations utiles adressées à un récepteur visé.
Ce business model repose sur la croissance particulièrement forte du marché des smartphones et autres
objets connectés qui incluent de plus en plus un outil ou une application dédiée à la géolocalisation.
La géolocalisation est une technique qui consiste à équiper une personne ou un objet d’un terminal qui va
être en mesure de déterminer les coordonnées géographiques du sujet ou de l’objet. Ce terminal est connecté
à un satellite ainsi qu’à un G.P.S. (Global Positioning System ou Système mondial de positionnement) qui
vont lui permettre, à partir des coordonnés géographiques qu’il leur envoie, de localiser le sujet ou l’objet
sur une carte ou sur un plan.
L’emploi de la géolocalisation par cette société pourrait, à l’image du business model de la société Uber,
intervenir à l’occasion du choix du médiateur par les médiés.
Cela se traduirait par l’existence d’un filtre géographique permettant de proposer aux médiés, les
médiateurs référencés par cette société comme étant les plus proches d’eux géographiquement et pourquoi
pas, de réserver par ce biais, un créneau de rendez-vous sur internet ou en dehors de la sphère internet.
Le recours à la géolocalisation serait indispensable pour cette société. Cela lui permettrait notamment de
cultiver sa proximité avec le public ciblé et d’assurer une plus grande adéquation des services proposés avec
les besoins de la clientèle visée.
En outre, ne pas employer de filtre géographique dans le cadre de son activité exposerait cette nouvelle
société au risque de constater rapidement l’obsolescence de son business model.
D’ores et déjà, certaines
sociétés florissantes que l’on pensait basées sur de solides business model, peinent de plus en plus à satisfaire
leurs clients, mécontents de ne pas se voir davantage proposer des offres de services ciblées. Or, seul le
recours à un filtre géographique, serait à même de pallier ce défaut de prestations de service ciblées
Image: source, pixabay
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