Lorsque les modes alternatifs de
règlement des différends sont évoqués, nombreux sont ceux qui ne
font aucune différence entre médiation et conciliation. Certains
emploient même ces mots comme s'ils étaient des synonymes l'un de
l'autre.
Et pourtant, si les processus de la
médiation et de la conciliation se ressemblent à bien des égard,
il y a lieu de ne pas les confondre et de prendre conscience des
différences qui si elles ne les opposent pas, en font des modes de
résolution des différends bien distincts.
En premier lieu, médiation et
conciliation font appel à un tiers: un médiateur dans le cadre
d'une médiation, un conciliateur dans le cadre d'une conciliation.
C'est sans doute ce point commun qui engendre d'importante confusions
dans les esprits. Toutefois, gardons en tête que le juge qui statue
sur un litige est également un tiers. Aussi, ce dénominateur commun
ne suffit pas à rapprocher ces MARD.
Passons sur les principes de probité,
d'indépendance, d'impartialité, de neutralité, de diligence ou
encore de confidentialité, respectés par les médiateurs ainsi que
par les conciliateurs de justice.
Venons en aux divergences. En matière
de conciliation, la loi est claire. L'article 21 du Code de procédure
civile dispose que le juge a notamment pour mission de concilier les
parties. Le juge chargé de concilier les parties interviendra donc à
titre gracieux auprès des parties. Le conciliateur de justice,
désigné par le juge ou saisi à l'initiative des parties intervient
également auprès d'elle sans contrepartie financière.
Le médiateur en revanche, qu'il
intervienne au cours d'une médiation judiciaire ou conventionnelle
est un tiers que les parties rémunèrent en contrepartie de ses
prestations.
Concernant le processus d''élaboration
d'une solution, il diffère fortement selon le mode de règlement
choisi. Si la médiation offre aux parties en conflit, la possibilité
de devenir artisan de la solution choisie, en matière de
conciliation les choses diffère grandement puisque le conciliateur
joue un rôle particulièrement actif concernant l'élaboration d'une
solution. On pourrait simplifier les choses en indiquant que le
médiateur accompagne les médiés pour créer une solution
sur-mesure, voire originale, là ou le conciliateur prend les choses
en main afin d'orienter les parties vers une solution plus classique,
plus proche de celle que le juge saisi aurait pu choisir.
Rappelons en effet que le médiateur
fait la part belle aux émotions des médiés, qui n'entrent pas en
compte lors du processus de conciliation.
C'est sur ce dernier point que
médiateur et conciliateur marquent le plus leurs différences. Les
parties en conflit qui hésitent entre médiateur et conciliateur
devraient garder cette dernière idée à l'esprit.
A mon sens, l'expression des émotions
lors du processus de résolution des conflits est indispensable.
Comment réconcilier, au sens où l'entend le conciliateur, en
taisant les émotions en niant complètement le ressenti, en ne
vidant pas son sac? L'humain est ce qu'il est et seule la médiation
en tient pleinement compte.
Image, source : Pixabay
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