L'usage du paperboard est conseillé dans le cadre d'une médiation. Cet outil peut en effet permettre aux médiés de visualiser la progression de la médiation et permet au médiateur de ne pas faire d'impasse en omettant des points à évoquer au cours de la médiation ou les engagements pris par les médiés.
Cet outil doit cependant être employé avec d'infinies précautions si le médiateur ne souhaite pas qu'il tourne à son désavantage.
En premier lieu, et même si cela peut-paraître évident pour certains, il est important de rappeler que le paperboard ne peut pas être tenu par les médiés eux-mêmes. Ce qui est écrit sur le paperboard doit toujours être écrit par le médiateur. Les médiés ne peuvent cependant être ignorés lorsque le médiateur écrit sur le paperboard. Ils doivent donc conserver le pouvoir de valider ce que le médiateur y écrit.
J'apporte tout de suite une précision qui me semble importante. Il ne paraît pas nécessaire d'employer le paperboard dès les premières minutes de la médiation, même si les médiés y semblent favorables. Le médiateur doit être actif lorsqu'il s'agit de noter sur le paperboard. C'est lui qui propose, suggère de l'employer lorsqu'il estime que cela devient nécessaire. Le médiateur ne peut attendre que les parties lui fassent cette demande.
Aux prémices de la médiation, l'usage du paperboard sera sans doute peu important. En effet, noter les opinions ou convictions (erronées ou non) des médiés risquerait d'accentuer le conflit, de mettre l'emphase sur les divergences qui opposent les médiés. Le paperboard ne doit pas servir de prétexte à l'un des médiés pour tenter de stigmatiser l'autre.
Le paperboard être employé notamment pour lister les inquiétudes afin d'élaborer une sorte d'ordre du jour des points à traiter, en expurgeant les attaques personnelles, critiques, qui pourraient avoir le pouvoir de cristalliser davantage le conflit et de braquer les médiés.
Lorsque le processus de médiation sera plus avancé, il sera toujours temps d'indiquer sur le paperboard les pistes et solutions envisagées par les médiés. Lorsqu'un accord se profilera entre les médiés, les points d'accord pourront également être formalisés par écrit, avant la rédaction d'un accord .
Pour éviter d'aggraver le conflit et désamorcer ce risque le médiateur prendra soin de ne noter que ce qui a été convenu par les médiés, tout en respectant leur formulation. SI cela est nécessaire, il sera utile de reformuler leurs propos afin de s'assurer de ne pas dénaturer leur propos.
Image, source Pixabay
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