Lorsqu'une action en justice est introduite, la partie qui est à l'initiative de cette action présente une demande qui va cristalliser le litige. Cela signifie que ce dernier ne sera plus susceptible d'évoluer.
Ce principe est notamment évoqué à l'article 564 du Code de procédure civile qui dispose qu' :
"A peine d'irrecevabilité relevée d'office, les parties ne peuvent soumettre à la cour de nouvelles prétentions si ce n'est pour opposer compensation, faire écarter les prétention adverses ou faire juger les questions nées de l'intervention d'un tiers, ou de la survenance ou de la révélation d'un fait."
Cela a pour effet que le juge appelé à se prononcer sur cette demande, se trouve lui-même même lié par les termes du litige.
Or, un litige est rarement quelque chose de neutre, dénué de toutes émotions. Si nous allons au bout des choses, nous pouvons même avancer que l'émotion, qui vient du latin "emovere", qui signifie "mettre en mouvement" contribuent à l'évolution permanente du litige, à son dynamisme. En outre, parvenir à accueillir ses émotions, à la comprendre, les décrypter, permet sans nul doute de favoriser l'émergence des besoins dissimulés derrière les demandes formulées.
L'action en justice, si elle est indispensable pour nombre de litiges et conserve un intérêt réels pour de nombreux conflits, peut donc être perçue comme contre-nature pour certains litige, car elle casse véritablement la dynamique du conflit, par nature évolutif et en mouvement. l'action en justice cantonne ce conflit qu'elle confine dans une case. Elle brise également l'élan des parties en conflits, en ne prenant pas le temps d'accueillir ses émotions, qui sont bien souvent perçues comme un frein à la résolution du conflit.
En se privant des émotions, le lien entre les hommes et les femmes risque à tout moment de se rompre. Or, c'est le maintien de ce lien qui permet d'aller à la source des conflits et notamment de résoudre des litiges, tout en préservant des liens familiaux, amicaux, de voisinage ou commerciaux, que les parties ont intérêt à voir préserver et perdurer au delà-du conflit.
En effet, le mot d'ordre de la médiation est que dès que cela est possible, le conflit ne doit pas sonner le glas de la relation mais ne sera qu'une étape au cours de celle-ci.
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