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C'est à moi que tu parles?


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La méta-communication au coeur du processus de médiation

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11.19.2018

L’intégration du tournant de la digitalisation de la médiation par les médiateurs

Les qualifications et les compétences des médiateurs font figure de rempart contre les tentatives d’uberisation de leur activité. Cependant, c’est en intégrant le phénomène de digitalisation des activités que certains médiateurs sont véritablement parvenus à déjouer les risques d’une uberisation. Par leurs innovations, ils ont désamorcé le risque de se faire uberiser.


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Nul ne peut s’uberiser lui-même. En France, la justice tend à favoriser la dématérialisation des procédures judiciaires. L’essor de cette justice électronique, dont le but avoué est de pallier la lenteur et les coûts générés à l’occasion de ces procédures est devenu le quotidien des professions historiques du droit.

Une tendance similaire peut être observée dans le domaine de la médiation, puisqu’il existe d’ores et déjà depuis quelques années des plateformes logicielles qui offrent la possibilité de recourir à une médiation en ligne.

A ce titre on notera que dans le domaine de la médiation, ces initiatives sont le fait d’acteurs que l’on peut qualifier d’acteurs traditionnels du secteur. Dès 2004, l’association Forum des droits sur l’internet mettait à la disposition des particuliers un service de médiation en ligne. En 2009, l’association avait signé une convention expérimentale avec la Cour d’Appel de Paris, dans le but de rendre le droit plus accessible aux particuliers et de promouvoir la médiation en ligne. Cette expérience prenait cependant fin avec la dissolution anticipée de l’association, à la date du 7 décembre 2010.

La nature ayant horreur du vide, la fin de cette première initiative a rapidement été suivie par les huissiers de justice, autorisés à exercer une activité de médiation à titre accessoire par décret du 23 septembre 2011.

La chambre nationale des huissiers de justice a en effet lancé en mars 2015 une plateforme en ligne destinée à la résolution des différends par la médiation.

Ce constat démontre que le « nouveau » secteur de la médiation en ligne est actuellement occupé et développé par des acteurs traditionnels de ce secteur. Ceci, sans compter sur les initiatives individuelles de professionnels qui devancent les initiatives des ordres ou des corps professionnels dont ils sont issus et proposent déjà des choix alternatifs aux justiciables.

Cependant, pour qu’uberisation de la médiation il y ait, encore faut-il que celui qui tente d’investir le secteur de la médiation soit susceptible de le révolutionner et qu’il ne soit pas issus d’un corps professionnel qui pratique la médiation de façon traditionnelle. Or, les acteurs traditionnels de la médiation ont réussi à apporter une réponse concrète au besoin de digitalisation de la médiation, en recourant à des outils modernes et performants.

Actuellement il est donc difficile d’imaginer que puisse se produire dans le secteur de la médiation, ce qui a eu lieu dans le secteur des taxis. En effet, les acteurs du domaine de la médiation semblent avoir pris conscience de la nécessité d’être présents et de développer leurs prestations de services sur internet. Ainsi, ils sont parvenus à offrir une solution satisfaisante aux particuliers. Ils seront sûrement suivis par d’autres corps professionnels qui pratiquent également la médiation. Reste cependant, que le secteur devra se développer en accompagnant les futures évolutions technologiques, de crainte qu’il ne suscite un jour la convoitise de braconniers de la médiation.

La pluridisciplinarité et la compétence des médiateurs constitue un obstacle au risque face d' « obsolescence » de ces derniers. Si les risques d’uberisation d’un domaine d’activité se trouvent exacerbés par l’introduction dans ce domaine de solutions technologiques innovantes, force est de constater que les solutions technologiques actuelles ne menacent pas pour l’heure l’activité des médiateurs.

Ces évolutions du numérique laissent présager un phénomène d’accélération de l’uberisation de l’économie,
susceptible de mener à la précarisation voir à la destruction d’emplois peu qualifiés. Ceci, notamment parce que notre société connaît une large démocratisation des savoirs.

L’uberisation marque ainsi le début d’un nouveau cycle d’innovation tourné vers la digitalisation de l’économie. La théorie de l’économiste Joseph Schumpeter dite de la « destruction créatrice » affirmait qu’un
cycle d’innovation détruisait dans un premier temps des emplois devenus obsolètes, avant de générer de nouveaux emplois qui seront occupés par ceux dont les emplois ont été préalablement détruits. Or, la digitalisation et la robotisation croissante des activités laissent augurer un changement profond de paradigme avec une destruction d’emploi probablement supérieure aux créations qui seront générés lors de ce cycle d’innovation.

Néanmoins, l’uberisation ne se préoccupe pas pour l’heure des tâches complexes à fortes valeur ajoutée, qui constituent de facto le monopole des professionnels historiques. Ceci, parce que la technologie n’est pas actuellement en mesure de concurrencer les acteurs qui offrent des prestations de services d’un tel niveau.

Le salut de chacun se trouvera donc dans les emplois très qualifiés et la pluridisciplinarité des activités exercées. La formation requise pour l’exercice de la médiation, ainsi que le perfectionnement par la formation continue constituent bel et bien des remparts face aux incursions dans ce domaine, d’acteurs tels
que la société Uber.


Image, source pixabay

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